- marivauder
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• 1812; « écrire comme Marivaux » 1760; de Marivaux♦ Tenir, échanger des propos d'une galanterie délicate et recherchée. ⇒ badiner. Ils marivaudaient à l'écart des invités.Synonymes :- coqueter (littéraire)marivauderv. intr. User de marivaudage.⇒MARIVAUDER, verbe intrans.A. —Littér. Écrire, s'exprimer à la manière de Marivaux, avec affectation, préciosité, recherche. — Ce singe de Bixiou, dit Blondet, il a presque du talent. — Ah! je ne marivaude donc plus, dit Bixiou jouissant de son succès et regardant ses auditeurs surpris (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p. 643). Tout cela est poussé un peu loin, un peu marivaudé peut-être; le conteur [Mme de Girardin] s'amuse et abuse: il tient à son joli dire et une fois mis en train, il ne le lâche pas (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.3, 1851-62, p. 403):• ♦ Pour le ton et l'intrigue [dans les Prisonniers de guerre], Jean-Jacques marivaudait une fois de plus. Toute la pièce conduisait à cette tirade obséquieuse et un peu violemment assénée sur la tête des Français: «Que n'avez-vous connu cet aimable peuple que vous haïssez et qui n'aurait peut-être aucun défaut s'il avait moins de vertus...»GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 173.B. —P. ext. Tenir ou échanger des propos, en particulier dans le domaine amoureux, d'une galanterie délicate et recherchée. Synon. badiner, coqueter2. Bellac, marivaudant: Pardon! C'est plus que de l'amitié et mieux que de l'amour! (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, 1869, III, 4, p. 146). L'éternelle saynète à trois personnages, une jeune fille du monde qui se déguise en bonne pour éprouver son prétendu, marivaude avec un autre pour stimuler sa jalousie et finit par l'épouser (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p. 143). Ils marivaudent, les tourtereaux (ARNOUX, Gentilsh. ceinture, 1928, p. 205).— Part. prés. en emploi adj. Cette tendre et marivaudante amitié, (...) cette causerie qui coulait (MAUPASS., Fort comme la mort, 1889, p. 39).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1760 «s'exprimer à la manière de Marivaux» (DIDEROT, Lett. à S. Volland, 26 oct., p. 161); 2. 1838 «badiner avec esprit» (BALZAC, loc. cit.). Dér. du nom de P. Carlet de Chamblain de Marivaux [1688-1763] écrivain fr. remarquable par le raffinement et la délicatesse de son style et des sentiments qu'il exprime; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 13. Bbg. MACK t. 2 1939, p. 191. — MIGL. Nome propr. 1968 [1927], p. 188, 327.
marivauder [maʀivode] v. intr.❖1 Littér. Vx. Écrire à la manière de Marivaux.2 Tenir, échanger des propos d'une galanterie délicate et recherchée. ⇒ Badiner, coqueter. || Ils marivaudaient à l'écart des invités. || Il aime à marivauder.0 — Je sommes iroquoise, dit-elle, et je m'en flattons.— Il y a de quoi.— C'est de l'ironie ?— Non, non. Ne mettez pas d'ire au quoi.— Je vous avons réveillé ?— Je mentirais en disant que non.— Alors vous m'en voulez ?— Ma mie, ne marivaudez point (…)R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 38.
Encyclopédie Universelle. 2012.